Le congé menstruel en entreprise

En France, 1 femme sur 2 a des règles douloureuses, 30% d’entre elles ont des douleurs sévères et 1 femme sur 10 souffre d’endométriose.

Sur le plan professionnel, 65% ont déjà ressenties des difficultés au travail liées à leurs règles et 36% d’entre elles expriment que leurs règles impactent négativement leur travail.

Un sondage de l’IFOP réalisé en 2021 démontre que 68% des femmes seraient favorables au congé menstruel.

Les règles ont une place très importante dans la vie des femmes, et peuvent avoir un impact négatif sur leur carrière.

Sur le plan international, de nombreux pays ont mis en place un congé menstruel pour leurs salariées, et ce de différentes manières, et avec différentes modalités :

Aussi, indépendamment de la réglementation en vigueur dans leur pays, certaines entreprises telles que Coca Cola, Nike, Zomato (Inde) ou encore Diaego (GB) proposent 1 à 2 jours de congés supplémentaires par mois à leurs salariées souffrant de règles douloureuses.

Ces sociétés observent jusqu’à 23% de hausse de la productivité.

Actuellement, aucune loi ne règlemente la mise en place d’un congé menstruel.

Toutefois, une proposition de loi est en cours de construction et de vérification juridique. Cette dernière serait une loi facultative pour les femmes atteintes de règles douloureuses leur permettant de bénéficier d’un certain nombre de jour de congé menstruel sans prescription médicale.

Au 16 février 2023, moins de 10 entreprises en France reconnaissent publiquement avoir mis en place un congé menstruel pour leurs salariées.

Parmi elles, la société La Collective accorde 1 jour de congé menstruel rémunéré par mois sur simple mail. « Ce congé ne peut créer de discrimination entre hommes et femmes sur un sujet qui ne concerne qu’un seul des sexes » explique Dimitri Lamoureux, cogérant de « La Collective »

Depuis le 27 mars 2023, la ville de Saint-Ouen à mis en place un congé menstruel pour ses agentes municipales, devenant la 1ère ville de France à instaurer ce type de dispositif.

Sur les 2 000 agents que compte la ville « c’est 1 200 femmes. Statistiquement, une femme sur deux est victime de règles douloureuses, c’est donc 600 femmes. On ne pouvait pas ne pas prendre en compte cet élément » explique Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen.

Le maire de la ville de Saint-Ouen a écrit à Emmanuel Macron, lui demandant une reconnaissance officielle du congé menstruel, au même titre que les RTT ou que les différents congés individuels de formation, notamment par le biais d’un projet de loi protégeant les agentes et les femmes victimes de règles douloureuses.

Aujourd’hui certaines lois françaises évoquent le congé menstruel sans pour autant en prévoir l’instauration. Elles garantissent toutefois la protection des employées contre les discriminations et la prise en compte de leur santé.

Après les menstruations, la ménopause… qui n’est pas de tout repos.

D’après une enquête menée auprès de 3800 femmes ménopausées en Angleterre en 2021 par la docteure Louise Newson, 99% des interrogées déclarent que leurs symptômes ont eu un impact négatif sur leur travail, 59% expliquent avoir dues prendre un congé ou un arrêt de travail car leurs symptômes étaient contre-productifs et 50% auraient finies par démissionner ou prendre une retraite anticipée.

Aussi, 8 femmes sur 10 souffriraient de bouffées de chaleur, de difficultés à dormir et à se concentrer, de troubles de l’humeur, d’anxiété ou encore de problèmes liés à la vessie.

Cette étape de la vie d’une femme se décompose en 3 phases :

Les symptômes perdurent. Le diagnostic ne peut être posé que 12 mois après la fin des dernières règles.

Les symptômes peuvent perdurer jusqu’à 10 ans après le début de la ménopause, le temps que l’équilibre hormonal se rétablisse.

Cette pratique peut, en effet, présenter certains inconvénients. Parmi eux :

Toutefois, cela présente aussi bon nombre d’avantages :

A l’agence Alternative, où les collaborateurs sont majoritairement des femmes, plusieurs solutions ont été proposées.

Après discussions entre elles, l’agence a décidé de commencer la phase test de cette pratique en mettant à leur disposition 6 jours de repos menstruel rémunérés par an, ainsi que la possibilité de se mettre en télétravail ou d’aménager ses horaires de travail, sur simple message auprès de la référente désignée.

Cette référente sera la personne à contacter en cas de besoin. Elle sera aussi chargée de s’assurer du bon déroulement de cette pratique et d’en effectuer un suivi.

Aussi, le terme « repos » nous a semblé plus adapté que « congé » du fait que le congé à une connotation de prise de bon temps. Or, les problèmes liés à cette période ne correspondent pas à la légèreté de ce temps.

Un kit menstruation comprenant une bouillote, des anti-douleurs et des protections adaptées sera également mis à disposition au sein de l’agence.

Sources :